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Visite du trésor de la cathédrale Saint-Lazare

 Du 1er juillet au 30 septembre, tous les jours sauf dimanche et jours de cérémonies religieuses à 10h-11h-12h-14h-15h-16h-17h. 

A l'origine du trésor

 

Le trésor de la cathédrale Saint-Lazare d’Autun est composé de 4 salles : la grande sacristie, la salle des archives, la salle du trésor et la bibliothèque du chapitre à l’étage. Le bâtiment qui les contient a été construit par l’évêque Jacques Hurault vers 1520.

D’abord lié au culte des reliques, dont celles de Lazare qui arrivent à Autun en 972, le trésor devient au fil des ans le réceptacle d’objets précieux. Une description anonyme de 1705 énumère le contenu du trésor à cette époque : des reliquaires, de l’orfèvrerie ainsi que des tableaux : Le mariage mystique de sainte Catherine peint par Fra Bartholomeo et la Nativité au cardinal Rolin peint par Van Eyck. 

A la révolution, les collections sont dispersées, vendues ou fondues. Il faut attendre le XIXe siècle pour que ce trésor soit reconstitué avec de nouveaux  éléments d’orfèvrerie, objets précieux ou  ensembles liturgiques.  Il accueille aujourd’hui des œuvres d’art remarquables et des objets de culte  appartenant à l’Etat, des dépôts de l’évêché, de la Ville d’Autun ou de  petites communes  de l’autunois comme Curgy ou Roussillon en Morvan.

 

L’aménagement du trésor de la cathédrale d’Autun a été réalisé entre novembre 2021 et mai 2023 sous la maîtrise

d’ouvrage de l’État – ministère de la Culture représenté par la Conservation régionale des monuments historiques

– Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne-Franche-Comté.


 


 

LA GRANDE SACRISTIE 

 

 En 1801, afin de compenser le départ des  tableaux de Fra Bartholomeo et de Van Eyck au musée du Louvre, l’Etat met en dépôt  à Autun plusieurs tableaux  dont certains sont aujourd’hui  visibles dans la grande sacristie : Le Christ mort soutenu par des anges de Daniel Seiter, Le christ mort et la Vierge du Guerchin.  Ils  sont entourés d’une copie du tableau de Fra Bartoloméo (copie par Lucie Destigny),  et de la Flagellation  de Philippe Quantin.

On trouve aussi dans cette pièce des éléments d’orfèvrerie d’Ancien Régime (calices, patènes, ciboires, ostensoirs, boîte à lunules…) ainsi que des vêtements liturgiques somptueusement brodés (étoles, chasubles,  dalmatiques, chapes, manipules, bourses, corporals ou voiles).

 Dans ces pièces d’orfèvreries, les créateurs s’inspirent de motifs naturels : tulipes, coquilles, lauriers, acanthes... Y figurent des plantes à la symbolique religieuse comme les roses, le blé et la vigne.

 Roussillon-en-Morvan, près d’Autun, possédait une verrerie, active de 1629 à la fin du XVIII siècle. La forme de la coupe du calice permet de le dater au milieu du XVIII siècle, peu avant la fermeture de la verrerie et le déplacement de la production vers Le Creusot et Epinac. Si plusieurs calices sont connus, le ciboire en cristal de Roussillon-en-Morvan est un objet unique.

Une garniture d’autel occupe le mur nord.  Réalisés en 1777 par l’orfèvre parisien Jacques Renard, ces 6 candélabres de bronze doré et le crucifix sont les seuls rescapés de l’orfèvrerie d’Ancien Régime qui fut fondue à la révolution car ils furent utilisés comme brûle parfum  sur l’autel de la Patrie.  Ils étaient destinés à orner le maître autel à la récente parure de marbre et de bois doré due aux marbriers lyonnais Jean-Marc et Henri Doret et au sculpteur dijonnais Jérôme Marlet en 1760. Chacun des chandeliers comporte sur son pied trois bas-reliefs figurant la résurrection de Lazare, les Saintes Femmes au tombeau et le repas d’Emmaüs.

LA SALLE DES ARCHIVES

 

Cet espace était destiné à recevoir les archives de la cathédrale alors considérées comme des collections précieuses au même titre que les reliques et objets d’orfèvrerie. On y accède par une porte du XVI siècle au décor remarquable, classée au titre des monuments historiques depuis 1840.

  • Parmi les commandes du cardinal Rolin pour la cathédrale d’Autun au 15e siècle figure l’armoire-reliquaire du chef (crâne) de saint Lazare. De cette réalisation monumentale ne subsistent que quelques fragments :

La statue de saint Lazare trônait au centre de la composition. Elle possède les traits du cardinal Rolin.

La Résurrection de Lazare figure le Christ, les apôtres et Lazare sortant du tombeau. A ses pieds, l’une de ses sœurs, Marie-Madeleine, est agenouillée et l’autre, Marthe, est derrière elle. Saint Jean appartient à la Crucifixion qui surmontait l’armoire-reliquaire. Il se tenait au pied de la croix en pendant d’une figure de la Vierge.

  • La Vierge à l’enfant :

 Commandée pour la chapelle de la Vierge de la cathédrale d’Autun par le cardinal Rolin, cette statue est attribuée au sculpteur Jean de la Huerta (1413-vers 1462). D’origine espagnole, il est engagé en 1443 pour achever le tombeau de Jean sans Peur (Dijon). Proche des ducs de Bourgogne et de la famille Rolin, sa présence est attestée à Autun

entre 1449 et 1453.

  • Fragments de vitraux des XVe et XVIe siècles :

Ces fragments de vitraux  de la cathédrale d’Autun proviennent du dépôt des Monuments Historiques de Champs sur Marne.  Ce lot se compose de verres peints d’un soleil, un phénix, un pélican et une Vierge en gloire. Il comprend également deux éléments d’un fond étoilé auquel il faut ajouter trois représentations de dais architecturés.

 En dehors de la verrière de l’Arbre de Jessé de la chapelle Morin et des fragments d’une Résurrection au sommet de la baie de la chapelle Rolin, la cathédrale d’Autun ne conserve pas de vitraux anciens, la plupart datant des XIXe et XXsiècles. Les fragments remontés dans la verrière du trésor proviennent de la chapelle de Clugny et de la chapelle Millot. Ce vitrail est connu par une description de 1705 qui indique, qu’au-dessus de la Vierge à l’enfant, figurait « d’un côté un phénix, et de l’autre un pélican et au milieu il y a un soleil ».

LA SALLE DU TRESOR

L’épaisseur de la porte de cette pièce et la présence de grilles en fer forgé à l’unique fenêtre, placée en hauteur, soulignent le caractère sécurisé des lieux. Il s’agit de l’emplacement de l’ancien trésor de la cathédrale, véritable chambre forte. Plusieurs descriptions évoquent les riches collections qui s’y trouvaient (reliquaires, statues en argent, vases en cristal de roche, croix ornées de pierres précieuses…) qui ont été fondues au  XVIIIe siècle au profit de nouvelles créations en argent, à leur tour détruites sous la révolution. L’orfèvrerie actuellement conservée à la cathédrale d’Autun date essentiellement du XIXe siècle. A la suite du Concordat de 1801, qui établit la liberté des cultes, la réouverture de la cathédrale conduit à la commande de nombreuses pièces d’orfèvrerie indispensables au déroulement des cérémonies. Pour remplacer l’orfèvrerie détruite à la révolution et répondre aux nombreuses commandes d’objets religieux, de grandes maisons d’orfèvreries voient le jour. L’une des plus importantes demeure la maison Poussièlgue-Rusand de Paris qui fournit de nombreux objets à la cathédrale d’Autun.

ANCIENNE BIBLIOTHEQUE CAPITULAIRE

Au premier étage du bâtiment élevé, vers 1520, par l’évêque Jacques Hurault, contre le bras ouest du transept, cette salle, très lumineuse, abritait la bibliothèque du chapitre. Elle offre un point de vue remarquable sur les toits de la ville d’Autun. Là étaient conservés livres liturgiques ou d’étude destinés au chapitre et à l’école cathédrale. Ceux-ci y sont demeurés jusqu’à leur transfert au séminaire d’Autun au XIXe siècle. Ils sont à présent conservés à la bibliothèque  Bussy Rabutin. On y trouve, notamment, 35 manuscrits antérieurs à l’an mil, témoignage du rayonnement religieux d’Autun durant tout le Moyen-Âge. La pièce conservait également des objets précieux, dont un ensemble de vaisselle en argent, aujourd’hui disparu, ayant appartenu au cardinal Rolin. On remarque la porte de la salle qui date du XVIe siècle.

Vingt-trois chapiteaux, datant de la construction de la cathédrale au XIIe siècle, réalisés par l’atelier de Gislebertus, ont été déposés dans cette salle en 1863, lors de la restauration de la flèche de la cathédrale, qui menaçait ruine, par l’architecte Alphonse Durand. La reprise des piliers de la croisée du transept et des travées attenantes le conduisit à faire réaliser des copies des chapiteaux d’origine qui sont présentés ici: sept d’entre eux illustrent des épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament, trois figurent des êtres fantastiques, neuf sont à décor exclusivement végétal. Certains chapiteaux conservent des traces de la polychromie d’origine et quelques billes de verre qui étaient placées dans les yeux.